Cantonales en Côte-d'Or : I. Retour de la gauche ?

Au lendemain des dernières élections régionales, François Sauvadet n’avait pas très bonne mine. On le comprend. Président du conseil général depuis peu de temps, succédant à Louis de Broissia que tout le monde abandonnait, élu avec une seule voix d’avance, il a vite compris que la gauche finirait tôt ou tard par revenir au pouvoir départemental, ce qui ne s’est pas vu depuis Pierre Palau au temps du mitterrandisme glorieux et débutant.

Le vent en poupe

Mais est-ce vraiment possible ? La Côte-d’Or est-elle vraiment en Bourgogne, se demandait-on déjà quand la région fricotait avec le FN et que les élections se superposaient ? Cette fois, les cantonales vont être les seules élections de 2011, certes en préfiguration de la présidentielle prévue un an plus tard, mais jamais les cantonales n’ont eu un caractère vraiment national.  En revanche, ces élections “de proximité” font la part souvent belle à de fortes suprises, surtout quand il s’agit de cantons détenus depuis longtemps par des statues de commandeurs : souvenons-nous de celle du docteur Lavault à Saulieu, détrôné en 1994 par une jeune femme de 25 ans.

Parce que nous sommes dans une période où les cantons sont oubliés, assez désuets (surtout en ville où personne ne connaît son conseiller général) voire assez peu représentatifs des populations (Baigneux, pas 1 000 électeurs, et une voix au conseil général ; Quetigny, plus de 10 000 et une même voix au conseil général), on peut s’attendre néanmoins à un regain d’intérêt du fait des projets sarkozystes d’une assemblée régionalo-cantonale en 2014 sur le refus de laquelle surfe une gauche qui se sent le vent en poupe.

Fiction, ou presque…

Alors, ces surprises ? Pour le moment, je ne discerne que deux ou trois cantons où il va falloir y regarder de très près. D’abord Auxonne, ancienne propriété de droite passée à la gauche diverse grâce à Antoine Sanz … qui ne se représente pas et à qui devrait logiquement succéder Jean-Paul Vadot, président de la communauté de communes, qui aurait ainsi la rançon de sa constance et de sa fidélité. La gauche serait même aidée là par les écologistes qui enverraient en “primaire” Catherine Hervieu, bien joué. Mais Auxonne a désormais un maire, Raoul Langlois, qui pèsera lourd dans un tel  scrutin. Restera pour lui à trouver des voix… sur sa gauche.

Ensuite, c’est de la fiction, ou presque : Gilbert Menut peut-il être battu dans le canton de Fontaine – traditionnellement le plus à droite de tous – que François Patriat a nénamoins investi aux régionales ? Et, à Vitteaux, François Sauvadet pourrait-il, forteresse jusqu’ici imprenable, être victime du testament inavoué de son ancien mentor Gilbert Matthieu ? Et mêmement à Mirebeau, mais là, le sortant Louis de Broissia devancera sans doute les risques en ne se représentant pas.

(A suivre)