REMANIEMENT : UN MINISTRE BOURGUIGNON ?

La Bourgogne n’a jamais vraiment manqué de ministres, mais chaque formation ou remaniement de gouvernement donnent lieu à des supputations qui procurent de doux frissons aux élus en attente.

Qui pourrait donc bien être ministre cette fois, hein ? Ne faut-il pas que la Bourgogne ait un ministre pour exister un peu mieux ?

Alors, qui ?

On n’en voit qu’un, côté Sarko : François Sauvadet. Le président du conseil général n’a jamais caché son envie de prendre un jour en mains le ministère de l’Agriculture, le seul de sa vraie compétence. Mais est-ce si simple ? La route lui est barrée par ses propres amis parisiens du Nouveau Centre, et sa situation assez précaire au conseil général serait-elle pour autant sauvée par un poste ministériel ?

En tout cas, en Bourgogne, passé le temps des Soisson et autres Billardon, des Joxe et des Perben, voire des Poujade, que reste-t-il comme homme politique d’envergure sinon l’ancien maire de Vitteaux ? Le temps n’est plus où (en 1994) on avait deux ministres bourguignons au Gouvernement (Jean-Pierre Soisson et André Billardon, l’un ministre de l’Agriculture, l’autre ministre de l’Energie) et même un Premier ministre (Pierre Beregvoy). Dominique Perben a sombré dans de mauvais calculs politiques, délaissant soudainement sa circonsription de Chalon-sur-Saône pour une hypothétique mairie lyonnaise qu’il n’obtiendra jamais, Jean-Pierre Soisson a été victime de l’âge.

En revanche, à gauche, il y a pléthore ! Voyez, entre autres, les Arnaud Montebourg, Christian Paul, François Patriat (qui fut deux fois ministre, dont l’Agriculture durant six petits mois) et bien entendu François Rebsamen. Le maire de Dijon ferait, si 2012 répond à ses voeux, un excellent ministre de l’Intérieur : n’oublions pas que le sénateur dijonnais a longtemps travaillé dans ce ministère à de très hauts postes, notamment comme directeur de cabinet de Pierre Joxe en des temps délicats.

La Bourgogne ne doit pas oublier ce qu’elle doit aussi à celui dont on vient de fêter le onzième anniversaire de la mort, Roland Carraz, le maire de Chenôve et ami de Jean-Pierre Chevènement qui fut, lui aussi, deux fois ministre (Tourisme et Éducaiton nationale comme secrétaire d’État).

 On constate que la gauche a eu plus de ministres bourguignons que la droite ! Et que François Sauvadet a la légitime envie de rééquilibrer la balance ministérielle en faveur de la droite que, centriste impénitent, il soutient mordicus. On ne sache hélas pas que le président de la République lui ait récemment téléphoné ou ait demandé à le rencontrer.

Michel HUVET